La Turquie bloque Facebook et Twitter après l’attentat d’Ankara

La Turquie bloque Facebook et Twitter après l’attentat d’Ankara

Dimanche 13 mars, un attentat à la voiture piégée, un autre, frappait la capitale turque, occasionnant selon un bilan encore provisoire 37 morts et 125 blessés. Des images de cette attaque sont apparues sur les réseaux sociaux, et le gouvernement turc a décidé de bloquer Facebook et Twitter.

Cet attentat étant survenu après plusieurs autres, particulièrement meurtriers, les autorités turques sont à cran. Aussi, pour maîtriser les informations, la justice a décidé de bloquer les deux principaux réseaux sociaux. En allant sur Twitter, et en tapant les bons mots-clés, il est relativement facile d’avoir accès aux images de l’attentat et aux réactions à la politique suivie par le gouvernement.

Il ne s’agit pas de la première fois que les autorités interdisent l’accès aux réseaux… Durant l’été dernier, et après un autre attentat à Suruç, dans le sud du pays, Twitter avait déjà été suspendu.

Par ailleurs, plusieurs médias ont reçu l’interdiction de couvrir cet événement, ou du moins dans certains de ses aspects sur lesquels Ankara veut garder la main, exclusivement, comme les images, les raisons éventuelles de l’attaque et la riposte de l’armée...

turque par le bombardement de positions kurdes dans l’Irak voisin et même à l’est de la Turquie.

Les tendances de censure du gouvernement Davutoglu, sous le contrôle du président Erdogan, ont été jugées illicites par la Cour européenne des droits de l’Homme, qui a épinglé la facilité avec laquelle les autorités bloquent des sites en entier.  Dans son arrêt de la fin 2015, la CEDH affirme que « les restrictions licites devraient d’une manière générale viser un contenu spécifique ; les interdictions générales de fonctionnement frappant certains sites et systèmes ne sont pas compatibles avec le cadre européen et les informations politiques ignorées par les médias traditionnels ont souvent été divulguées par le biais de YouTube, ce qui a permis l’émergence d’un journalisme citoyen ».

Cela tombe mal car la semaine dernière, et en échange du blocage des vagues migratoires et de la récupération des émigrés passés en Europe, la Turquie a obtenu, entre autres, la reprise des négociations en vue de son intégration au sein de l’UE. Ce blocage internet et l’arrêt de la CEDH ne faciliteront pas les choses pour Ankara et Bruxelles.

 

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