Le commandement de l’armée américaine en Afrique, ou Africom, tenait le 5 janvier une réunion à Stuttgart en Allemagne. Il a développé sa stratégie sur les 5 années à venir, articulée autour de 5 axes stratégiques, concernant les Shebab en Somalie, Boko Haram au Nigéria, le Golfe de Guinée, la Centrafrique et l’intrusion et installation du groupe terroriste dit « Etat islamique » (EI) en Libye. Pour les Américains, Daech représente une menace pour les pays voisins d’Afrique du Nord.

Dans le rapport  établi suite à cette rencontre, les militaires US observent que si le groupe al-Qaïda a été très affaibli en Afrique, les groupes terroristes, comme les Shebab somaliens par exemple, se tournent vers l’ « EI », du moins à un niveau intermédiaire pour l’instant ; par ailleurs, les Américains craignent que les terroristes de la Corne de l’Afrique fassent leur jonction avec les troupes du calife autoproclamé al-Baghdadi, prenant la suite des Nigérians de Boko Haram et surtout  des Libyens qui ont même repris le nom de l’ « Etat islamique...

en Libye ».

Mais il y a des faits rassurants indique le Pentagone. En effet l’EI en Mésopotamie perd du terrain, a évacué Ramadi en Irak et se trouve sous le feu des Peshmergas kurdes dans le nord de ce même pays. Aussi, les Africains ayant fait allégeance à al-Baghdadi ne disposeront pas des ressources matérielles qu’ils attendent de leur « suzerain ».

Cela étant, le cas de la Libye reste préoccupant ; en effet, cet Etat « défaillant », comme le désignent les militaires US, s’est aménagé une zone à lui au nord du pays et accueille désormais des combattants étrangers. Ces milices menacent les Etats voisins comme la Tunisie, forts de leurs 3.500 hommes dont certains se sont introduits dans ce pays et ont perpétré plusieurs attentats meurtriers en 2015. L’objectif de l’armée américaine, avec ses alliés africains, est de contenir dans un premier temps l’EI en Libye, avant de rogner ses forces, en vue de le détruire.

Rappelons que les forces de l’Africom mènent régulièrement des manœuvres conjointes avec l’armée marocaine dans le sud du Maroc.