Le directeur d'Akhbar Alyoum condamné à 2 mois de prison avec sursis et 1,6 million de DH d'amende

Le directeur d'Akhbar Alyoum condamné à 2 mois de prison avec sursis et 1,6 million de DH d'amende

Le directeur de publication d’Akhbar Alyoum Taoufiq Bouachrine a été condamné lundi 23 novembre par le tribunal de 1ère Instance de Casablanca à deux mois de prison avec sursis et à 1,6 million de DH d’amende dans deux dossiers. Ses adversaires sont Ahmed Charaï, patron de presse (al Ahdath al Maghribiya, l’Observateur, Med Radio…) et Richard Miniter , journaliste américain.

Que lui reprochait-on ? Voici un an, le journal Akhbar Alyoum publiait un article et un éditorial sur l’affaire Richard Miniter, ce journaliste d’investigation dont le mystérieux Chris Coleman avait publié ce qu’il présentait comme des mails que le journaliste US aurait écrits à Ahmed Charaï, et dans lesquels il demandait en 2012 de l’argent pour dire le plus grand mal du gouvernement Benkirane. Rien ne pouvant véritablement prouver les affirmations du mystérieux hacker Coleman, les deux hommes cités par Akhbar Alyoum, Ahmed Charaï et Richard Miniter, coutumier d’articles laudateurs sur le Maroc, ont esté en justice, qui vient de dire son mot. Mais ce n’est qu’un premier degré de juridiction.

Taoufiq Bouachrine est cependant dans une situation délicate car il est récidiviste, la justice marocaine l’ayant déjà condamné à plusieurs années de prison...

avec sursis dans l’affaire dite de la caricature de Moulay Ismaïl. Mais c’était en 2010. « La presse au Maroc est en danger et cette affaire montre encore une fois que la justice n’est pas indépendante car pour les mêmes faits, mes adversaires ont été débouté par la justice espagnole » a déclaré le directeur de publication d’Akhbar Alyoum.

Quant à Ahmed Charaï, il se dit « désolé de ce jugement mais il devait faire éclater la vérité ». Pour lui, « cette affaire questionne encore une fois sur la relation et la liberté et la responsabilité et pose de nouveau la question de savoir si l’on peut tout publier ou non ». Revenant sur l’origine des fuites de mails qui ont valu à Bouachrine sa condamnation et rappelant que Chris Coleman opère, selon la police française, depuis le territoire algérien, Charaï affirme ne pas avoir apprécié qu’un journal marocain ait reproduite les accusations de Coleman.

Le 23 novembre, le tribunal de première instance de Casablanca a reconnu la diffamation mais n’a pas retenu la publication de fausse information. C’est ce qui a valu à Bouachrine son mois de prison avec sursis et 800.000 DH d’amende pour chaque affaire.

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