Les partis, internet et la communication, les chiffres sont parlants

Les partis, internet et la communication, les chiffres sont parlants

Les sondages sont (curieusement) interdits en période électorale au Maroc. Mais d’autres indicateurs sont là. Parmi eux, la présence et l’audience des partis sur internet. Le personnel politique est inégalement présent sur la Toile et son engagement dans le monde virtuel n’est qu’un prolongement du réel. Tour d’horizon.

Ainsi, sur youtube, twitter et facebook, la lutte à laquelle se livrent les formations politiques se poursuit et il en ressort que les deux principaux partis au Maroc sont le PJD et le PAM. Les autres viennent ensuite, loin derrière.

Ce n’est pas uniquement une question de moyens, mais aussi de volonté et de clairvoyance de la part des dirigeants politiques. Voici les chiffres des audiences des partis sur les réseaux sociaux, relevés au début de la campagne électorale.

Ainsi, sur twitter, le PJD vient loin devant avec 57.400 followers, et le PAM suit sans commune mesure… 2.740 suiveurs, juste un peu plus que le RNI avec 2.456. Puis nous avons les autres partis, avec une audience plutôt pâle. Quant au MP, il a 47 followers, soit plus ou moins les membres du bureau politique et leurs conjoints…

Sur facebook, les choses sont plus tranchées, et surtout parlantes. Le PJD a près de 440.000 fans, alors que son suiveur immédiat, le PAM, n’en affiche que le tiers, soit 130.000. Sur ce réseau social, le MP reprend des couleurs, avec une cinquantaine de milliers de « like » et l’USFP, 20.000.

Enfin, sur youtube, seul le PJD semble avoir une chaîne suivie par le public, avec 15.000 personnes, alors même que les autres partis sont quasi absents.

En matière de classement sur le site dédié Alexa, le PJD est annoncé comme 215ème site le plus visité au Maroc, le PAM second, très loin derrière, placé au 2.108ème rang et l’Istiqlal au 4.295ème

La raison du...

succès des islamistes du PJD tient au fait qu’ils disposent d’une véritable armée de jeunes techniciens rompus aux techniques du web et engagés. Ils ont compris très tôt l’importance d’internet en politique et en ont convaincu leurs responsables du parti. Bien avant la campagne électorale, le PJD s’est montré actif et surtout réactif sur la toile, lançant ses attaques contre ses adversaires et répondant à celles des autres.

Concernant les personnages et leaders politiques, et bien que le chef du gouvernement ait lancé sa page officielle facebook voici deux mois seulement, il en est déjà à près de 190.000 fans, contre 230.000 pour Hamid Chabat qui est présent sur le réseau depuis bien avant. Ilias el Omari, secrétaire-adjoint du PAM, réunit près de 50.000 personnes sur sa page.

Pour la campagne en cours, les partis ont fait montre d’un effort de communication, mais il semblerait que ce ne soit que pour la campagne électorale, d’où les contre-performances sur les audiences. Ainsi, le RNI et le MP ont eu recours aux services d’agences de communication, mais selon un des dirigeants de ces agences, les responsables de partis plongent dans un monde inconnu, et se contentent de fixer un objectif qualitatif et non quantitatif ; « il nous faut le maximum de visibilité », expliquent les chefs des partis en substance à ces agences qui se retrouvent, de fait, plutôt désemparées. Alors elles se contentent de faire couvrir les événements des partis par les médias, sans n’être sûres ni du résultat obtenu ni de l’audience acquise.

On peut parier que dès le lendemain de la campagne électorale, ces partis disparaîtront encore des réseaux, à l’exception du PAM et du PJD et aussi du RNI qui paraît avoir, enfin, compris, que les Marocains passent plusieurs heures par jour devant leurs ordinateurs.

 

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