La HACA "recadre" les médias audiovisuels en prévision des élections

La HACA "recadre" les médias audiovisuels en prévision des élections

La Haute autorité de la communication audiovisuelle reprend à son compte l'expression "ça vaut mieux en le disant"… En effet, et bien que les médias audiovisuels sachent pertinemment (ou du moins le devraient) comment ouvrir et couvrir une campagne électorale nationale, la HACA a tenu à leur rappeler les fondamentaux en prévision de la grande bataille qui se jouera sur les plateaux, les studios et le terrain dès le début du mois d'août.

Ces fondamentaux ont pris la forme de recommandations déclinées en pas moins de 20 articles.

Ainsi, il est dit que les médias audiovisuels, dans le cadre de leur "indépendance et liberté éditoriale dans la couverture des élections", devront néanmoins veiller à rester neutres, objectifs, équilibrés et respectueux du pluralisme. Et le pluralisme en matière électorale, avec plus d'une trentaine de partis dans le pays, il y en a…

De plus, les médias devront veiller à distinguer soigneusement ce qui est à caractère informatif de l'opinion, l'information devant être accessible à toutes les catégories de la société.

Plus important est cet article 6 qui dispose que "les médias audiovisuels veillent à ce que les extraits des déclarations des candidats et des représentants des partis politiques et leurs commentaires ne soient pas dissociés de leur contexte ni détournés de leur sens". Cela s'appellerait en effet de  la manipulation de l'information quand on effectue un montage pour présenter un propos pour lui faire signifier autre chose que le message voulu par son auteur. L'article 6 est donc de prime  importance du fait que, on le sait, certains médias chez nous se...

sont fait une spécialité de ce genre de détournement.

Et bien entendu, la HACA n'oublie pas de mentionner les droits des femmes, des jeunes et des personnes à besoins spécifiques à passer à l'antenne pour exprimer leur points de vue ,partisans ou non.

De plus, la Haute autorité rappelle à toute fin utile que campagne électorale n'est pas promo… Pas d'emblèmes nationaux ni de lieux de culte, et encore moins de candidats à leur avantage, dans des édifices publics de quelque nature qu'ils soient.

Enfin, et plus curieux, et aux termes de l'article 16,  il est interdit de publier des sondages.  En effet, "conformément à l’article 115 de la loi n° 57-11 précitée, les médias audiovisuels s’abstiennent de diffuser les résultats de tout sondage d’opinion lié directement ou indirectement aux élections générales locales et régionales, durant la période s’étalant du quinzième jour avant la date fixée pour le lancement de la campagne électorale et ce, jusqu’à la fin des opérations de vote". L'objectif est de ne pas influencer les électeurs, mais en principe, les sondages, bien réalisés et assurant l'égalité de traitement de tous devraient être les bienvenus. Autrement, si on  ne les fait et qu'on n'en publie les conclusions qu'en cours de législature, à quoi serviraient-ils d'autre que de mesurer une popularité ?

Mais si l'objectif de l'interdiction de sondage est de ne pas décourager les gens à aller voter - par exemple en réalisant une enquête sur les intentions de participation ou non - il eût été plus utile de cadrer les thèmes à sonder plutôt que d'interdire globalement l'opération durant la campagne électorale…

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