L’ancien président égyptien Morsi condamné à mort, et à vie…

L’ancien président égyptien Morsi condamné à mort, et à vie…

Cela se complique en Egypte. Un tribunal, installé dans une académie de police, a confirmé la sentence de mort qu’il avait prononcée voici un mois à l’encontre de l’ancien président de l’Egypte, Mohamed Morsi, destitué en 2013 par le maréchal Abdelfatttah- al-Sissi.  Quelques minutes plus tôt, le même tribunal avait condamné Morsi à la prison à vie…

La peine de mort a été prononcée contre Morsi pour s’être évadé de prison en 2011, lors des manifestations qui avaient fait tomber Hosni Moubarak, et avoir ensuite fomenté des attaques contre l’Etat, avec la complicité du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, les deux organisations étant les bêtes noires du maréchal al-Sissi devenu ans l’intervalle président. La peine de mort avait plus tôt été confirmée par le grand Mufti d’Egypte, qui doit valider, mais sans contrainte, ce type de peine.

La prison à vie sanctionne les activités d’espionnage imputées à l’ancien président, dirigeant de la confrérie des Frères musulmans. Mais la prison à vie en Egypte est en fait limitée à un maximum de 25 ans de prison.

Aux côté de Morsi, se tenaient...

deux autres accusés qui sont de hauts dirigeants des Frères musulmans, le milliardaire Khaïrat al-Chater et Mohamed al-Beltagui, tous deux également condamnés à mort. Quant à Mohamed Badie, ex-guide suprême des Frères musulmans, il a été condamné aussi à la peine de mort.

La question est de savoir si les deux hommes, Morsi et Badie, seront réellement exécutés. Cela est peu probable, le président al-Sissi n’étant pas en mesure de faire appliquer la sentence, sous peine de se voir lourdement condamné par la communauté internationale. En effet, sa prise de pouvoir est toujours contestée dans le monde, et pas seulement arabo-musulman, sachant que sa marche vers la présidence s’était faite à travers une sanglante répression dans laquelle près de 1.500 manifestants islamistes avaient été tués par la troupe. Et plus de 40.000 autres avaient été arrêtés, selon Human Rights Watch.

S’il devait gracier les condamnés, al-Sissi ferait ainsi preuve de magnanimité aux yeux des Egyptiens et de la communauté internationale. Il semblerait que la sentence prononcée par une justice très peu indépendante serve surtout à redorer le blason du militaire.

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