Amateurs de musique éternelle et spirituelle, le Festival Gnaoua démarre aujourd’hui !
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- 14 mai 2015 --
- Maroc
Il en est à l’âge de maturité, à 18 ans, et il ouvre aujourd’hui en toute sérénité, à 18 heures… Le Festival Gnaoua Musiques du Monde démarre donc pour quatre jours, quatre nuits, et autant de « lilas », à Essaouira. Comme d’habitude, quelques centaines de milliers de personnes, du Maroc, d’Afrique et d’ailleurs, feront le déplacement. Et jouiront de ces moments privilégiés que seule Essaouira peut procurer, dans son espace et sous ses vents.
Le problème avec ce Festival est qu’il ne surprend même plus les visiteurs d’Essaouira par sa programmation toujours aussi surprenante que prenante. Quand ce n’est pas Omar Sosa en 2013, c’est Marcus Miller en 2014, ou encore Kenny Garrett cette année. Du jazz de très haute facture, des fusions audacieuses, de la musique spirituelle ensorcelante, envoutante, enivrante…
Et les Gnaouas, tous les Maâlems sont là, tous les grands noms de cet art ancestral viennent, se produisent, se croisent et donnent libre cours à leur talent. De génération en génération, les Gnaouis transmettent leur musique, leur sensibilité, leur spiritualité et montent sur les différentes scènes pour partager cela avec un public transporté et enchanté. Les Guinéa, Alikane, Marchane, Boussou, el Kasri et les autres attendent ce public particulier pour une autre rencontre de quelques jours, de quelques nuits.
A côté des autres festivals plutôt people, sûrement bling bling, résolument bruyants et puissamment remuants comme Mawazine et sa débauche d’argent, il existe d’autres festivals de musique où l’on entend de la musique faite par des musiciens, des...
vrais et talentueux chanteurs et des vocalistes de renom. Il y a Fès, il y a Jazzablanca, il y a Tanjazz, il y en a d’autres… Mais c’est seulement à Essaouira que l’on peut voir la musique et écouter le son, jouir de la scène, voir les grands noms se mêler et se mélanger avec d’autres grands artistes de renom…
On peut le dire, et on le dit, ce n’est qu’à Essaouira, au Festival, au Festibal Gnaoua Musiques du monde qu’il est donné de pouvoir vivre ces moments magiques où le divin Cubain Omar Sosa dialogue par instruments interposés avec le mystérieux et étrange Mahmoud Guinéa, que l’on peut admirer Didier Lockwood danser avec son archet, faisant des pas de danse au rythme des claquettes, que l’on peut s’enchanter à écouter la voix stridente d’Eska Mtungwazi chanter « la ilaha illa llah » avec le maâlem Marchane…
C’est donc aujourd’hui, demain, après-demain, dimanche, que l’on peut faire une pause qui repose et marquer un temps d’arrêt pour s’écouter vivre et se voir s’amuser… intelligemment aussi pour ceux qui vont au Forum recueillir les idées des uns des autres sur l’Afrique, sur le monde, sur le Maroc de la civilisation, pour changer du choc des civilisations.
Artistes, ministres, grands d’ici et d’ailleurs, public, jeunes et moins jeunes, tout le monde y va, le monde y vient… C’est à Essaouira, pour le Festival des sens, de la musique en quintessence, des musiques du monde en effervescence, du 14 au 17 mai.
AAB
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